Test :
The Other

Temps joué : 2 h


Introduction

J'ai connu romain grâce à ses productions et ses ébauches de projets sur Oniromancie
dont l'aspect graphique et l'aura qui s'en dégageait m'a toujours inexorablement attiré.
C'est donc avec une petite appréhension que j'ai testé ce petit bijou du making qui, bien
qu'il ait été présenté pour mettre à contribution le temps passé dessus (1 mois de réalisation seulement) dépasse largement ce que l'on pourrait attendre d'un projet développé en si peu de temps.


Awards généraux

Gameplay (Note : 4,25/5)

Au niveau du gameplay en lui-même, il se limite à de l'exploration pure et dure.
Mais pas une exploration des plus simple puisqu'elle sera jonchée de puzzles et d'énigmes à résoudre.

-Activer des intérrupteurs de différentes couleurs pour passer d'un endroit à l'autre.
-débloquer des passages en marchant sur des capteurs de la même couleur. Suivre donc, un itinéraire précis en faisant attention de ne pas déclencher les mauvais capteurs qui auront pour effet de désactiver les bons et de vous faire tout recommencer.
-Se servir d'obstacles pour pouvoir atteindre une salle d'un bout à l'autre sur un sol glissant, un peu à la manière des arènes de glace dans Pokemon.
-Prendre un chemin à revers en voyant ses touches directionnelles complètement inversées.
-Déplacer des cubes de couleur jusqu'aux renfoncement correspondants en faisant gaffe à ne pas se bloquer dans des pièces plutôt exiguës.
Tout un tas de casses-tête à résoudre qui mettront votre sens de la réflexion à rude épreuve.

Le gameplay est pour moi LE point fort de ce jeu tant la complexité et l'originalité des
énigmes que vous aurez à résoudre vous dépaysera de ce que vous avez l'habitude de voir
sur RM. Néanmoins la torture mentale qui est imposée à vos pauvres méninges pour parvenir d'une pièce à une autre en rebutera plus d'un. Personnellement ma réussite à compléter les différents tableaux pour terminer le jeu relève plus du hasard que d'autre chose . The other est donc à réserver aux aficionados du genre qui, passés la barrière de la difficulté y trouveront une aventure intéressante voir émouvante à découvrir.


Histoire (Note : 4,75/5)

On se retrouve avec une jeune fille dans un lit d’hôpital. En dépit du monde parallèle, il s'agit de la seule pièce qu'il nous sera donné d'explorer dans ce jeu. Un pièce vide avec un lit, un électrocardiogramme et une porte fermée, impossible à ouvrir. Lorsque l'on examine l'électrocardiogramme, celui-ci nous permet de passer dans une dimension alternative ou le joueur est projeté. Un endroit psychédélique ou le joueur sera guidé par une mystérieuse voix et aura divers puzzles à résoudre pour pouvoir passer à la pièce suivante.
A la fin de chaque puzzle, on est ramené à une pièce ou l’héroïne doit défoncer son double à coup d'électrocardiogramme jusqu'à ce qu'elle l'éclate complètement (sans mentir). Elle se réveille ensuite dans ce même lit d’hôpital mais cette fois-ci en ayant perdu le contrôle d'un de ses membres.

Le schéma reste le même pendant tout le jeu. On se réveille, on sort du lit, on rentre dans le monde alternatif, on résout un puzzle, on défonce son double et on se réveille à nouveau en ayant perdu un autre membre. Il arrive aussi quelque fois dans cette dimension que l’héroïne soit poursuivie
par des monstres ayant à la même apparence qu’elle-même.
Chaque réveil de l’héroïne se voit suivi d'une petite scène (avec de zoulis artworks) ou elle a parfois l'occasion d'entendre des voix (une rouge et une bleu) et de discuter avec celles-ci.

Mais ne vous laissez pas berner par l’apparente simplicité de ce scénario car pour peu qu'on ait
un sens analytique suffisamment poussé, il recèle d'une complexité et d'une profondeur qui n'as rien à envier aux films de David Lynch. Le scénario de ce jeu est plutôt alambiqué et se comprend en grande partie si le joueur a assez de sensibilité pour lire entre les lignes et en faire une interprétation personnelle. Parce-que oui...Rien n'est expliqué explicitement. Cependant il en vaut suffisamment le coup pour que vous vous accrochiez jusqu'au bout afin de comprendre le fin mot de l'histoire.

Ambiance & Immersion (Note : 4/5)

J'ai toujours eu un peu de mal à définir avec précision la frontière de ce jeu que je dirais à mi-chemin entre un jeux d’aventure et un survival-horror. Cependant au niveau de l'ambiance générale qu'il dégage je pencherait plus vers le survival-horror dont la constante sensation d’oppression le rapproche. Ce réveil dans une pièce exiguë immaculée d'un blanc chirurgical avec pour seul échappatoire une porte verrouillée, ces phases d'explorations dans des univers numériques et psychédélique dont le seul échappatoire est la résolution d'énigmes renforce ce sentiment d'enfermement et cette claustrophobie grandissante que l'on ressent constamment lors de notre périple. Il est aussi important de noter que chaque résolution d'énigmes et donc chaque fuite de ce monde parallèle se voit automatiquement suivie d'un réveil dans la même chambre d’hôpital. L’héroïne est condamnée à un combat sans fin. Une lutte acharnée qui la ramène au final toujours au même endroit, comme piégée entre deux frontières, celles de la vie et de la mort...

C'est donc par ce choix d'option relativement réduit ainsi que cette linéarité que l'ambiance
du jeu se fait fortement ressentir. Par ailleurs, le fait de centrer l'histoire sur un seul personnage,
de ne pas s'égarer en exploration et en dialogues inutiles renforce grandement le potentiel immersif de The Other.

Graphismes (Note : 4/5)

Graphiquement on sent que le pixel art de l'auteur est très soigné. The Other ne brille pas de sa profusion de couleurs, de sa variété de personnages et de lieux en tout genre mais de sa sobriété, de son univers plutôt minimaliste et de ses couleurs froides faisant l'apologie d'un monde fort peu accueillant ou tout n'est que pure irrationalité.
D'ailleurs les artworks de l'héroine dont l'auteur a pris le parti de ne pas faire la colo et qui entrecoupent chaque moment de répit dans la chambre d’hôpital, sont magnifiques ni plus ni moins.
Que dire d'autre à part que tout ce qui touche aux transitions et aux effets visuels (transitions, téléportations, dédoublements, filtre sur l'écran, bruits sur l'image, superpositions de plan et j'en passe) sont très bien maîtrisés et ponctuent très bien chaque moments forts de notre progression.
Chapeau bas.


Sonore (Note : 3,75/5)

L'ensemble de la bande son est très cohérente avec le jeu. A aucun moment de ma progression
je n'ai senti que l'une d'elle n'était pas à sa place ou ne collait pas au contexte donc c'est plutôt une bonne chose. La musique colle plutôt bien à chaque tableau. On passe à un style très électronique qui évolue vers quelque chose de plus atmosphérique, karmique à mesure que le dénouement approche.


Awards spécifiques

Graphismes originaux (Note : 4/5)

Je le dis et le redis encore. C'est vraiment très soigné et bien maîtrisé.
Le style chibi de l’héroïne est sympathique tout comme les artworks
de celle-ci d'un grand réalisme et mettant bien à profit les effets d'ombres et de lumière.
Les maps elles-mêmes, inhérentes à ce projet jouent sur différents codes de couleurs
et retranscrivent très bien l’univers ainsi que les différentes ambiances qui en découlent.
Ce sont des ressources graphiques vraiment uniques qui composent ce projet qui a réussi à acquérir une certaine singularité par rapport au reste des jeux que l'on pourrait voir développés avec le même logiciel. J'ai un petit coup de cœur pour la map de la fin cachée qui offre l'ébauche d'un univers graphique totalement différent mais pas moins sublime et haut en couleurs de ce que pourrait être la suite de ce projet. Comme j'aime bien faire l'analogie entre The other et Your Star dont les univers respectifs ont quelques similitudes, je dirais que The other dispose de graphismes très personnels et recherchés à la manière de son compère bien que les styles des deux makeurs soient aux antipodes l'un de l'autre. L'un maîtrisant le pixel-art d'une main de maître et l'autre ayant une technique artistique plus traditionnelle mais très solide.


Bande-son originale (Note : 0/5)

(Ce jeu ne participe pas à cette catégorie compétitive)



Systèmes originaux (Note : 0/5)

(Ce jeu ne participe pas à cette catégorie compétitive)



Level-design (Note : 0/5)

(Ce jeu ne participe pas à cette catégorie compétitive)



Mise en scène (Note : 4,25/5)

Contrairement aux apparences, la mise en scène de The Other est plutôt subtile et bien travaillée. Le makeur arrive à retranscrire l'histoire de son jeu de la manière la plus implicite qui soit par divers procédés comme par exemple : les monologues de l’héroïne avec sa conscience ou bien avec cette mystérieuse voix qui nous indique la marche à suivre durant pratiquement tout le jeu. Pendant ma phase de test, j'ai eu l'impression d’être embarqué de manière assez subjective dans l'histoire, notamment du fait de notre proximité en tant que joueur avec l’héroïne : seul et unique personnage jouable dont on a tout le loisir de découvrir la psychologie et les intentions pour peu qu'elles soient dévoilées. L’univers (autant graphique que sonore) en lui-même est assez révélateur du background de The Other et on dit long sur l'intrigue bien qu'à première vue il n'y ait pas de trame scénaristique explicite.


Univers (Note : 3,5/5)

J'ai eu la chance de m’être vu gratifié des tests de 3 jeux dont l'ambiance fortement imposante n'est pas pour autant des plus guillerettes. Elle reste relativement la même pour ces 3 ovnis du making. C'est à dire : sombre, oppressante, mélancolique et psychédélique.
The other ne fait pas exception à la règle puisque son univers réunit toute ces critères spécifiques.
Là encore, on est dans un univers dont les frontières sont plutôt floues mais qui néanmoins définit l’âme de ce projet, qui est constamment omniprésent et impose sa pâte graphique à nos petites rétines. Avec The other on est dans quelque chose de très psychologique au final mais pas moins transcendant et emprunt d'un certain mystère avec de grandes thématiques abordées comme la vie, la mort, la solitude, la souffrance, les handicapes, la mutilation du corps, et le refus de sois. Un univers assez beau et aseptisé (le blanc de la chambre d’hôpital, l’univers parallèle un peu numérique...) mais qui n'en fait pas moins la part belle à une certaine violence, autant physique que psychologique.

Personnages (Note : 0/5)

(Ce jeu ne participe pas à cette catégorie compétitive)



Introduction (Note : 0/5)

(Ce jeu ne participe pas à cette catégorie compétitive)



Durée de vie (Note : 0/5)

(Ce jeu ne participe pas à cette catégorie compétitive)



Originalité (Note : 0/5)

(Ce jeu ne participe pas à cette catégorie compétitive)



Humour (Note : 0/5)

(Ce jeu ne participe pas à cette catégorie compétitive)




Conclusion (Note totale : 4,5/5)

Je ne vois pas ce que je pourrai rajouter de plus si ce n'est que la fin du jeu nous annonce une séquelle à ce projet pour laquelle j’attends de grande choses parce-que ce que je peux considérer comme l'épilogue de tout ce grand travail est franchement bien parti, alors espérons que la suite nous réservera de bonnes surprises.


Remarques diverses

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