Test :
La Revanche des Grenouilles
L'état d'esprit du concours a changé au cours des années. Certains tests du passé peuvent avoir un franc parler mais aussi un caractère choquant. Nous nous excusons d'avance pour cela.
La Revanche des Grenouilles - Test de Paladin


Comme vous le remarquerez probablement, ce premier test des Alex d'or va me permettre de tester ma règle de notation, basée sur la seule question (perçue comme) objective : combien débourserais-je pour jouer à un jeu pareil ? Vous savez ce qu'est l'agent, et probablement combien il est difficile d'en obtenir, sinon il y aurait de fortes chances pour que vous vous payiez TGF au lieu de squatter un version piratée de RPG Maker. Je vais donc la plupart du temps considérer que, puisque vous cherchez pas à en tirer de l'argent, vous bâclez vos oeuvres, ce qui est compréhensible dans le cadre d'un loisir. Néanmoins la personne qui affirmera haut et fort qu'il "make" pour se faire plaisir à lui-même (et par déduction que l'avis des autres l'indiffère) est certainement quelqu'un qui a trop d'amour-propre pour recevoir des critiques, qui est trop égoïste pour dire qu'il crée pour les autres et surtout trop fainéant pour retravailler son oeuvre quand l'unanimité (moins cinq débutants appelés bizarrement "noobs" dans une communauté qui se prétend francophone) déclare qu'elle est loin d'être au point. Je considère donc mes remarques, aussi négatives soient-elles, comme constructives pour les gens munis d'un cerveau en état de fonctionnement (dont je ne fais pas nécessairement partie).
Attaquons-nous donc sans plus tarder à La Revanche des Grenouilles, parfait inconnu de cette session qui vient d'ouvrir le bal en proposant une démonstration de 40 minutes, juste de quoi roder mon petit jury n°3 à la rédaction d'un petite bafouille en attendant les grands attendus. Espadon saura-t-il tirer son épingle du jeu et nous motiver pour cravacher cette session, ou bien a-t-il conçu une de ces poubelles pseudo-ludiques que l'on voit par dizaines chaque année dans notre communauté décadente ?


Scénario : 1/5

Depuis un moment (et pour une raison non-expliquée), un certain nombre de peuplades animales ont développé le don de bipédie et un cerveau apte à la communication articulée. Il semblerait que les 3-4 civilisations pré-mérovingiennes qui en ont découlé ont suffi à anéantir 65 millions d'années de suprématie humaine. A moins que ce ne soit grâce à ce fameux Globoulous, base de toute l'économie et la religion du Royaume de (oui "de") Grenouilles, et sous garde (paraît-il) du roi. Vous incarnerez Ivan, une grenouille qui n'aime pas le roi, comme à peu près tout le monde chez vous, mais pour une raison inconnue, vous vous êtes engagé comme soldat. Or voilà que le Globoublous disparaît soudainement et que le roi vous dit de le rechercher dans les terres du Nord... Bon, moi je dis qu'un roi qui envoie un soldat lamba, tout seul qui plus est, chercher la source de votre civilisation à un endroit précis alors qu'elle a disparu, ça sent le traquenard. Or voilà que votre première sous-mission consiste à partir dans le Royaume des Singes vous équiper d'une fourche ; tous les autres gardes de votre pays ont une fourche, vous êtes un garde et vous n'en avez pas. Les singes ont des fourches, ils n'en utilisent pas mais ils en ont. S'ils voulaient ennuyer considérablement votre peuple, il leur suffirait de couper l'approvisionnement en fourches de votre pays. Bien sûr votre roi sait que les fourches ne poussent pas dans les prés, mais il se permet d'omettre que vous devrez débourser 500 morbacs (monnaie qui explique sans problème les grossièretés de certains dialogues, mais dont vous disposez pas d'une seule unité) pour acquérir votre arme. Je vous passe la suite qui est d'un ennui, des pièces de monnaie qui apparaissent au sol sans raison au gros boss orange venu de nulle part qui démontre que finalement une fourche n'est pas indispensable pour se battre sans perdre un seul point de vie. A noter la hargne que les méchants déploient à mettre une fin brutale à votre existence, pour finalement se décider à vous capturer et vous interroger une fois que vous avez survécu à toute cette tuerie : j'ai tendance à considérer (mais ça n'est que monavis) qu'inverser les étapes peut permettre d'obtenir de meilleurs résultats, d'autre part je ne comprends pas tout ce cinéma pour traquer Ivan alors qu'il aurait suffit de le capturer/tuer lorsqu'il entre dans la ville des méchants (ce qui fonctionne à merveille dans une des phases futures du jeu - game over). Bien, notons au passage quelques perles textuelles qui s'ajoutent à merveille aux 22 fautes de français (vu le petit nombre et la courtessité - j'aime ce mot, il n'est pas dans le jeu, c'est juste que je l'aime bien - des dialogues, c'est un peu limite, surtout quand la plupart ne sont pas des fautes de frappe et qu'il ya eu beta test par 2 personnes) : "J'ai quitté les monts Aigle car ils étaient trop fourbes." (comme quoi les montagnes ont une volonté), "Quand mon peuple va savoir [...], ils m'acclameront" (sans commentaire), "Pomme : remet tout l'énergie" (Je me rappelle soudain du nouveau testament : "il inclina la tête et remit l'esprit", peut-être Espadon appartient-il à la secte du pommier, une sorte de club des anciens partisans de Chirac à la présidentielle de 1995...), "Torche : allume les caves trop sombres" (Est-il nécessaire de créer un objet pour incendier les sous-sols ?). Je finirai ma pseudo-analyse en proclamant que le dirigisme, fortement marqué par l'impossiblité de revenir sur ses pas dans bien des passages, rend le scénario (plus tellement "de rôle" du coup) linéaire en plus d'être mal construit. Peut-être aurais-je eu une once de compassion si le générique ne vantait pas les mérites de deux scénaristes (ce qui, en théorie, permet une interaction entre 4 hémisphères cérébraux, mais bien évidemment je peux me tromper).


Mise en scène : 1/5

Un effet kitch de 16/9 dans les souterrains d'un palais ne suffit nettement pas à mettre en place une véritable mise en scène. Je retiendrai surtout les passages où il ne se passe rien, l'attente d'une minute après avoir validé le dernier message de l'introduction pour me rendre compte que je dois réappuyer sur "Entrée", l'absence totale de mouvements de caméra, les fondus au noir vieux comme le monde, et surtout la scène désormais mythique où Ivan dit aux ravisseurs de mieux serrer ses liens la prochaine fois, pour quitter la pièce à vitesse de marche pendant que les méchants le regardent faire sans broncher.


Personnages : 1/5

Je trouve que les personnages ne tiennent à rien, qu'ils sont fades, clonés les uns sur les autres et ressemblent tous à une seule et même personne (probablement le dialoguiste) qui râle et vocifère des blagues trop lourdes pour être drôles.


Gameplay : 1/5

Résoudre des énigmes de type clé => porte où l'emplacement de la clé est fournie ne fait étrangement pas monter mon taux d'adrénaline aux sommets ; remercions ainsi les sous-sols du palais de nous fournir une énigme sans solution cohérente , et sans logique ni sémantique d'ailleurs, d'où une prise de tête supplémentaire. Par ailleurs, les bords de map exempts de télépoteur sont mal signalés, et parfois la route colle au rebord d'une carte sans indication sur son abscence de continuité ou bien une bonne raison de ne pas prendre cette direction, d'où la frustration du "pas de déclencheur". Le reste du jeu consiste à parler à des gens sans intérêt pour espérer trouver la suite ; notons à ce sujet l'éloquence des gardes qui se rapporche fortement (en fait totalement) du mutisme, alors qu'ils consituent au moins la moitié des PNJ de chaque ville.


Sonorisation : 1/5

Passés l'écran titre et le début de l'introduction aggressifs à vous broyer les tympans, des musiques sans prétention permettent de coller une ambiance tranquille (voire ennuyante) au jeu. Jusqu'à Nightquest de Nightwish : "Lead by a maid queen of the night Voice of angel such a divine sight An amazon to fight and cure This reality with her feline lure" ; je veux bien qu'on me montre que j'ai tort, mais quel est le rapport avec le jeu ? Peut-être que vous ne comprenez pas les paroles, ou peut-être que vous pensez que nous sommes trop bêtes pour les comprendre. Quant à la sonorisation du jeu, elle est la moitié de ce qu'elle devrait être, en particulier au niveau des fausses énigmes (j'ai mis un temps fou à comprendre que mon feu était allumé), et en général pour tout le reste. Fainéant.


Graphismes : 1/5

Je vais être clair sur les graphismes, histoire de ne pas faire vingt lignes : le personnage est un clone de Frog dans Chrono Trigger, tous les soldats aussi d'ailleurs, et le roi et toutes les grenouilles avec, une fourche ne devrait pas se voir intégralement sur un personnage vu de dos, ni un bouclier d'ailleurs, je ote parfois un charset qui s'affiche furtivement en bas à droite de l'écran, la barre d'énergie a un design ridicule, la boîte de texte a un effet d'apparition particulièrement kitch dont le seul résultat consiste (pour moi en tout cas) en une irritation occulaire, le map making est carré, les maisons sont vides, de plus de la disproportion intérieur/extérieur somme toute classique est renforcée par un mauvais alignement des portes sur le batiment, l'effet stromboscope de la torche peut provoquer des crises d'épilepsie, la grotte est laide, le menu personnalisé est kitch à mort, la baisse de contraste rend les couleurs ternes, du coup l'augmentation de la luminosité rend le monde extérieur étouffant, la grotte de Nans' ne possède pas d'entrée à l'intérieur, les gamins singes sont deux fois plus grands que les adultes, il y a des maisons sans porte dans le village (pardon, le royaume) des singes, le map-making des macaques est monstrueux, les singes eux-mêmes sont des clones, affublés d'une simple couronne lorsqu'il sont rois, le map-making de la grotte est impensable, le combat contre Nans' est mochissime, le menu qui y figure est illisible et m'a occasionné 2-3 "game over", lorsqu'on brule un aigle, son cadavre est coupé en deux (la torche devait être bien aiguisée) dans un bain de sang (pour revenir le lendemain tout frais, bien évidemment), le club aéronautique est en-dessous de tout (ce qui signife que la qualité graphique de la démo baisse graduellement au fur et à mesure de notre avancée, alors qu'elle tout juste acceptable au début), et enfin le pot de peinture bleue doit être interprété comme de l'eau (j'ai appris à l'école primaire que l'eau est incolore).


Programmation : 1/5

"Ce n'est pas assez proche du rebord" s'affiche avant, pendant et après l'événement ciblé pour peu que l'on marche sur les cases le délenchant. Ce petit détail m'a immédiatemment informé sur le niveau de programmation, où les seuls autres déclencheurs sont portes, personnages et téléporteurs. Le menu personnalisé, lui, sert uniquement à affirmer qu'il est personnalisé, mais force est de constater qu'il est moins ergonomique que l'originel. Après ce sont une ribambelle de petits détails insignifiants, mais qui ensemble me fatiguent profondément, tels que le garde singe qui vous dit de ne pas passer, mais que vous pouvez contouner pour arriver au bord de la map où aucun déclencheur ne vous attend, ou encore les collisions invisibles lorsqu'on longe les grilles à l'intérieur des maisons de son royaume...


Originalité : 1/5

RAS


Humour : 1/5

Aaaaaaaaaah, je le point fort du jeu : note subjective, désolé. Alors d'une part l'humour "je sors ^_^" n'est probablement apprécié que par deux catégories de personnes : Squalli et les disciples de Squalli ; malheureusement je me ne sens ni l'un, ni l'autre. D'autre part, l'humour à license Kirby est certainement approuvé par une personne unique : Darkdoudou (ce qui m'a un moment fait croire qu'Espadon était DDD lui-même). Bon... Après cette déclaration je vais me faire incendier par mes collègues testeurs, mais je considère que Rutipa's Quest premier et deuxième du nom étaient dans la même verve humoristique, et pourtant bon nombre ceux qui y ont joué les ont brulés vifs (y compris moi qui y avais participé).


Système d'Action-RPG : 1/5

Pour ma part, les combats, en plus d'être ennuyants à mourir, n'apportent rien, ni au niveau du fun, ni au niveau des possessions et aptitudes du personnage. Je me permets de rajouter que mourir pour avoir essayé pendant 15 minutes de tuer une abeille invincible (alors que les autres sont tous ce qu'il y a de plus mortelles) dans la première maison du jeu fait mériter sa note à la programmation.


Conclusion

Je pense que ces grenouilles féodales ont mérité un droit de vengeance illimité à l'encontre de leur(s) créateur(s), ce qui justifierait bien mieux le titre de ce soft que ce qui nous a été servi jusqu'à présent. Un travail perfectible, c'est mieux qu'une cause perdue, non ?

P.S. Puisque c'était mon permier test, je me suis probablement acharné plus que nécessaire et j'ai pinaillé sur des détails qui ne valaient pas la peine d'être mentionnés. Toutes mes excuses à Espadon qui est un gars fort sympathique, je ne considère pas son jeu comme un jeu de boulet, juste comme une oeuvre potentielle dont la démo est sortie BEAUCOUP trop tôt.

1/5

Quelle note donneriez-vous à ce test ?

Ce test est-il bien rédigé, compréhensible, complet, respectueux ?

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