Test :
The Lone Chameleon
Par Zexion

Temps joué : 5 min


Introduction

The Lone Chameleon (le caméléon solitaire) est un titre que l'on peut pour le moins qualifier d'étrange. Il faudra toutefois lui reconnaître le mérite d'intriguer le potentiel joueur (pour peu qu'il comprenne l'anglais ) et ce avant même d'avoir vu une image du jeu. Lesquelles images, il faut le dire, n'ont pas à rougir : tout ceci est plutôt joli et donne envie de poser les mains sur le jeu. Alors, réelle pépite ou poudre aux yeux ?


Awards généraux

Gameplay (Note : 4,25/5)

The Lone Chameleon est un jeu de résolutions d'énigmes, vingt en tout, comme autant de niveaux. A chaque fois, le principe est le même : guider chacun des quatre personnages jusqu'à l'interrupteur de sa couleur, cela afin de déverrouiller la sortie. Mais ce n'est pas si simple, puisqu'il faut encore réussir à atteindre la dite sortie. Pour faciliter la tâche du joueur, chaque personnage se découvre au fil du jeu une capacité qui lui est propre. Un personnage peut sauter, un personnage peut choisir la couleur des interrupteurs, et un personnage peut voir au travers des jeux de perspective. Quant au dernier personnage, son pouvoir est au centre du scénario du jeu, je ne le dévoilerai donc pas ici.

Le joueur est plutôt bien guidé, on lui explique la marche à suivre pas à pas. On pourra noter toutefois que les touches sont loin d'être intuitives, certaines combinaisons sont un peu hasardeuses, tout du moins en utilisant un clavier (le jeu a l'air davantage pensé pour les manettes de jeu). Heureusement, un récapitulatif des pouvoirs débloqués et des touches associées est disponible dans le menu de jeu.

Histoire (Note : 2,25/5)

Pour faire simple, The Lone Chameleon est un jeu qui met en scène quatre personnes (?) qui ont été kidnappées par un expérimentateur quelque peu douteux. Celui-ci les met à l'épreuve via une série d'énigmes (cf : "Gameplay"). Entre chaque salle, cet expérimentateur s'en donnera à cœur-joie pour encourager ses prisonniers, se moquer d'eux, ... Seul personnage parlant tout au long de l'aventure, il tient le scénario à lui tout seul. Il teasera à plusieurs reprises les raisons qui le poussent à agir ainsi, entre deux débordements d'égo.

Le problème, c'est qu'au moment où l'on s'imagine obtenir enfin des réponses, le jeu se termine sans en apporter aucune (hormis la signification du titre). Sacré déception pour ma part : évidemment le moteur du jeu est de résoudre les énigmes, toutefois je dois bien admettre que l'histoire du jeu constituait pour moi une motivation supplémentaire pour aller jusqu'au bout du titre. J'aurais voulu connaître ne serait-ce que le but de notre expérimentateur et le sens de tout ces tests. C'est à ce moment précis que l'on comprend que l'histoire n'est qu'un simple prétexte, une façon de meubler les vides du jeu tout en essayant de lui donner un sens. Démarche louable, mais alors il faut aller jusqu'au bout des choses et ne pas laisser autant d'attentes déçues !

Ambiance et immersion (Note : 3/5)

Au début du jeu tout fonctionne bien. On a un joli thème graphique pour les niveaux, de jolies musiques pour accompagner les dits niveaux. Côté scénario, un personnage charismatique intrigue le joueur. Bref, on se prend au jeu, on se plaît à imaginer qu'on se trouve dans une sorte de temple mystique, aux mains de je ne sais quel dieu auto-proclamé, et qu'on participe à quelque chose de plus grand.

Le problème, c'est que tout ceci peine à fonctionner sur la durée. Le thème graphique reste toujours le même, les musiques deviennent lassantes. Côté scénario, les piques de l'expérimentateur perdent en intérêt dès que l'on comprend qu'il n'y aura jamais davantage que cela. Tout ces défauts latents deviennent de plus en plus visibles au fur et à mesure que les niveaux se complexifient, et donc que le temps passé dans les salles augmente. C'est un peu dommage, des corrections mineures auraient pu éviter tout cela.

Graphismes (Note : 3,75/5)

Le jeu s'ouvre sur un écran-titre dessiné représentant les quatre protagonistes. Plutôt efficace pour mettre dans le bain, d'autant plus que le dit dessin est raccord avec le style du reste du jeu. Une fois la partie lancée, le jeu reprend un style plus "pixel-artesque", comme la plupart des jeux réalisés sur RPG Maker. On notera toutefois avec plaisir que les dits graphismes sont originaux : point ici de ressources de base ou de rips graphiques d'autres jeux, ce qui est il faut bien l'admettre plutôt rafraîchissant pour nos pupilles. Et ce d'autant plus que ces graphismes sont tout à fait réussis.

Mention spéciale pour les characters des personnages jouables qui sont très jolis. Je serai toutefois moins élogieux sur les décors, qui bien que beaux eux aussi, sont moins recherchés. Il est vrai que ce choix a pu être fait en toute connaissance de cause, avec la volonté de favoriser la lisibilité des énigmes, toutefois je pense que quelques fioritures, ne serait-ce que sur les bords des salles, n'auraient pas été de trop. L'autre problème, c'est que ces décors ne se renouvellent pas, ce sont les mêmes du début à la fin de l'aventure. Ça aurait vraiment participé à la diversité du jeu que d'avoir plusieurs thèmes graphiques.

Bande-son (Note : 3,25/5)

Les musiques de The Lone Chameleon correspondent à ce que l'on attend des musiques d'un jeu d'énigme. C'est à dire qu'elles sont calmes et pas trop courtes. Par contre, même si on évite l'écueil de la musique avec une boucle qui se répète de façon intempestive, on a tendance a passer vraiment beaucoup de temps sur les derniers casse-têtes. Ca peut donc tout de même devenir pénible d'entendre sans cesse la même musique. Ca aurait pu être intéressant d'utiliser un système de rotation entre plusieurs morceaux.

Concernant les bruitages, pas vraiment de soucis. L'utilisation qui en est faîte m'a toujours semblé adaptée à la situation en jeu. Pas non plus de moment où il manque des bruitages. Finalement, le seul truc où il y aurait selon moi à redire, c'est le bruitage de microphone qui se joue quand l'expérimentateur parle. Je trouve qu'il casse un peu l'immersion, qu'il ne se marrie pas bien au thème général du jeu. Ça fait trop moderne, en quelque sorte. Après si tu le vires, ça pourrait être bien de trouver autre chose pour meubler.


Awards spécifiques

Level-design (Note : 5/5)

La construction des niveaux est un point essentiel dans tous les jeux, mais plus encore lorsqu'on se trouve en présence d'un jeu d'énigmes. The Lone Chameleon tire plutôt bien son épingle du jeu. Si les premiers niveaux sont très facile à résoudre, la difficulté augmente peu à peu jusqu'à donner vie à de véritables casse-têtes dans les derniers niveaux. Cette progression est très bien gérée, on ne se surprendra jamais à se dire que le casse-tête précédent était plus simple que l'actuel.

Très vite, le joueur devra réapprendre les règles de la perspective s'il veut pouvoir progresser, le jeu prenant pour ainsi dire plusieurs libertés à ce niveau. Le pouvoir d'afficher les niveaux de hauteur acquis à la moitié du jeu permet d'ailleurs à Aminomad de jolies trouvailles de level-design.

Vraiment, on ne peut que reconnaître un énorme travail dans cette catégorie, ce qui justifie selon moi la note maximale. Vous allez vous arracher les cheveux, mais parce que les niveaux sont bien conçus, et pas l'inverse.


Systèmes (Note : 4,25/5)

En tant qu'utilisateur de RPG Maker, j'avoue avoir été bluffé à plusieurs reprises, me demandant comment Aminomad avait bricolé telle ou telle partie de son système. Notament la gestion des hauteurs, ou encore l'amovibilité des piliers. Force est d'admettre que tout est bien fichu, je n'ai pas été capable de trouver des bugs à ce niveau. Les systèmes dans leur ensemble forment un tout cohérent, qui donnent à ce jeu d'énigmes un côté vraiment original dans ses mécaniques, même si le principe consistant à s'échapper d'une salle reste très classique.

Par contre il y a des problèmes dans certains niveaux lorsque l'on utilise l'option "réessayer" : le reset du niveau n'est pas toujours fait correctement, on peut rester bloqué (je ne me rappelle plus de quels niveaux il s'agit, désolé).

Les menus sont minimalistes, mais incluent tout ce que l'on peut attendre d'un jeu de ce type (reset, options, contrôles, ...).

Enfin, on peut noter jeu se paye même le luxe de prévoir des raccourcis de touches pour éviter les manœuvres longues et fastidieuses de changements de personnages.

Narration et Mise en scène (Note : 2,25/5)

Je vais un peu me répéter par rapport à la partie "Histoire" du test, mais la partie narrative de The Lone Chameleon est déjà très réduite à l'origine. De plus, elle ne se réduit que trop souvent à quelques dialogues entre chaque puzzle, sans plus de fioritures. Les passages animés, s'ils existent, se font bien trop rares. C'est pourquoi, à mon sens, et malgré toutes les qualités que le jeu peut avoir, il ne peut en aucun cas prétendre remporter un award dans cette catégorie "Narration et mise en scène".

Univers (Note : 0/5)

(Ce jeu ne participe pas à cette catégorie compétitive)



Personnages (Note : 0/5)

(Ce jeu ne participe pas à cette catégorie compétitive)



Introduction (Note : 0/5)

(Ce jeu ne participe pas à cette catégorie compétitive)



Graphismes originaux (Note : 0/5)

(Ce jeu ne participe pas à cette catégorie compétitive)



Musiques originales (Note : 0/5)

(Ce jeu ne participe pas à cette catégorie compétitive)




Conclusion (Note totale : 3,75/5)

Le jeu, s'il est réussi, reste trop modeste pour nombre de ses aspects. Oui on passe un bon moment, pour peu que l'on aime cogiter. Oui mais, on aurait pu facilement en passer un meilleur encore. Et c'est ça qui est rageant. C'est vraiment dommage, il ne manque pas grand chose pour faire de The Lone Chaméléon véritablement un grand jeu. Le plus gros du job est fait : inventer un gameplay type énigme original, le reproduire sur RPG Maker, concevoir des puzzles avec une courbe de difficulté adaptée, ... Ce qui est vraiment dommage, c'est que les à-côtés ne suivent pas :
  • L'histoire et la narration laissent un goût d'inachevé, ce qui constituent une piètre récompense pour qui se donne la peine d'aller jusqu'au bout du jeu.
  • Les graphismes sont beaux mais manquent d'audace et de variété, si bien que l'impression de fraîcheur que l'on a au début grâce aux graphismes originaux finit par s'estomper avec le temps.
  • Les musiques sont sympa et adaptées aux situations et aux lieux, mais lors des phases d'énigme elles deviennent rapidement très répétitives (c'est particulièrement vrai dans les dernières salles du jeu, où l'on passe beaucoup de temps.
Toutefois, le jeu est loin d'être dénué de qualités, et pourrait selon moi remporter plusieurs awards, et notamment ceux concernant le Gameplay et les Systèmes, ou encore le Level-design. L'award des Graphismes pourrait lui aussi paraître adapté au vu de la qualité de ceux-ci, mais leur quantité très limitée pourrait porter préjudice au jeu. L'impression positive globale qui se dégage de l'ensemble pourrait même garantir à The Lone Chameleon une place sur le podium de l'award Meilleur Jeu, à condition que le niveau des jeux concurrents le permette.


Remarques diverses

Merci à la solution, qui m'aura bien aidé pour les derniers niveaux, faible que je suis !

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