Test :
L'Histoire de R

Par bradgeone

Temps joué : 1 h 45 min

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Introduction

Voici un jeu intrigant avec un titre tout aussi intriguant, une direction artistique captivante et un synopsis des plus surprenants.

On incarne "R" et on doit trouver des insectes pour s’échapper d'une sorte de... prison ? On ne sait pas vraiment où l'on est, mais ça promet.

L'auteur affirme avoir réalisé ce jeu en un mois, ce qui force le respect. Reste à voir si le jeu en vaut la peine, ce que nous allons bientôt découvrir.

Pour commencer, il a été développé sur RPG Maker 2003, un logiciel qui me tient à cœur. Ca commence fort.

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Awards généraux et spécifiques

Meilleur Scénario (Note : n/a)

Il est difficile de noter le scénario, car il n'y en a pas vraiment. Il ne se passe quasiment aucun événement au cours du jeu. On est davantage dans un jeu d'ambiance, d'exploration.

Meilleur Univers (Note : 7/10)

L'univers du jeu est simple : vous êtes dans une sorte de prison, et chaque jour, vous devez quitter votre cellule pour trouver 8 insectes. La prison est composée d'une cafétéria, d'une salle de sport, d'une bibliothèque, d'une piscine (pourquoi pas), d'une salle de douche, etc.

La particularité de cet univers est qu'on ne sait pas vraiment si l’on se trouve dans une prison, une entreprise, ou une secte. Peut-être même un asile.

Chaque personnage du jeu, c’est-à-dire vos codétenus, s'appelle par une lettre de l'alphabet. Vous comprenez maintenant le titre, l'histoire de "R", et, comme on le devine, le personnage principal est "R".

Vous rencontrerez donc A, B, C, etc., toutes les lettres sauf une, qui est aux abonnés absents. Ce système de lettres rappelle la numérotation dans les prisons ou les asiles. Mais en même temps, on retrouve des éléments du monde du travail (notamment les réunions avec des objectifs à atteindre) et des éléments de secte (le ton solennel des réunions, la musique cryptique, la salle de punition).

Au final, on ne sait pas vraiment où l'on est ; le jeu ressemble davantage à une allégorie du monde du travail, qui serait comme une prison ou une secte. Le but du jeu, tel qu'il est présenté dès le début, est de trouver 8 insectes. Ce qui est encore plus cryptique : pourquoi des insectes ? Cela n'a aucun sens en soi, ou alors on parle de bugs ? Des bugs informatiques ? L'auteur a-t-il été embauché dans une ESN/SSII en tant que développeur et a trouvé son travail si ennuyeux qu'il en a fait un jeu ?

Bon, là je parle en tant que développeur, déformation professionnelle, peut-être que cela n'a aucun rapport, que les insectes symbolisent autre chose, voire ne signifient rien du tout. Si l'auteur veut préciser, qu'il ne se gêne pas, je suis curieux.

Ce côté allégorique est très intéressant, le jeu ressemblant un peu à une fable.

Meilleurs Personnages (Note : n/a)

Il est difficile de juger des personnages dans un jeu aussi court.

Meilleure Introduction, mise en scène, narration et cinématique (Note : 5/10)

La mise en scène est très minimaliste. On voit que cela n'a pas été la priorité, ce qui est normal pour un jeu fait en un temps aussi court avec autant d'éléments personnalisés.

C'est pour moi le point décevant du jeu. Les PNJ sont aussi statiques que des piquets ; j'aurais aimé que ceux dans la bibliothèque lisent, que ceux dans la salle de sport soulèvent des haltères. Cela aurait renforcé la cohérence du jeu, car les codétenus manquent un peu de vie. Certes on pourrait aussi dire que ce côté un peu déshumanisé est voulu (d'où les lettres de l'alphabet).

Meilleur Gameplay (Note : 7/10)

On entre ici dans le cœur du test, car c'est sur ce point que le jeu se démarque des autres productions. On explore un genre que j'ai très peu vu dans les jeux amateurs : la boucle temporelle. En effet, chaque fois que vous sortez de votre cellule, vous avez 30 secondes, oui, vous avez bien lu, 30 secondes, avant que la journée ne se termine et que vous passiez automatiquement au lendemain. Et comme dirait ma femme 30 secondes, c'est beaucoup trop court.

Le jeu se déroule sur une semaine complète ; on passe d'un jour à l'autre jusqu'à la fin de la semaine, puis on recommence au lundi.

On n'est donc pas vraiment dans une boucle temporelle à la Outer Wilds, par exemple. Autrement dit, le temps ne se réinitialise pas, et l'on conserve la progression entre deux itérations. Vous trouvez un objet, vous le gardez quand le temps est écoulé, heureusement, car en 30 secondes, on a à peine le temps de faire quoi que ce soit.

Il faut imaginer qu'on perd déjà 15 secondes pour se rendre à un endroit. La clé du gameplay va être de trouver ces fameux insectes. Chaque insecte trouvé augmente en effet le temps de sortie de 15 secondes, ce qui est une véritable bouffée d'air frais la première fois ; on sent qu'on va enfin pouvoir explorer un peu plus efficacement la prison.

Pour progresser, il faudra également débloquer quelques compétences, qui sont ici plutôt des objets (maillot de bain, clé USB, etc. ; pas de dash ou de double saut, on reste dans le réel).

Il faudra également gérer sa faim et son hygiène, même si ça reste anecdotique ; le système est très peu poussé, et il n'y a pas vraiment de punition si on ne le fait pas (il y en a une, très bien trouvée, mais sans conséquence pour le joueur).

Pour nous aider, nous avons les autres employés/prisonniers. Ici, ils sont plutôt bienveillants ; pas de savonnette sous la douche ni de passage à tabac, ils vous aident la plupart du temps en vous donnant des indices, dont certains très importants et indispensables. Ils sont tous désignés par une lettre de l'alphabet, et "N", par exemple, vous donnera des détails précieux sur les insectes. Vous aurez tout intérêt à écouter attentivement ce qu'il a à dire, sachant que chaque PNJ se trouve à un endroit différent selon le jour de la semaine (et même selon qu'il pleuve ou non).

Au final on est sur du bon, malgré le début un peu laborieux. Il faudrait peut être arrêter le compte à rebours quand on parle aux PNJ, que la découverte du jeu se fasse un peu plus en douceur.

Meilleur Graphisme, level design et visuel (Note : 6,5/10)

Tout est custom, et c'est un très bon point. Le petit côté EarthBound du pauvre (vraiment petit côté, mais quand même) n'est pas pour me déplaire non plus.

Le tout reste néanmoins très épuré ; on sent une optimisation du temps, ce qui est compréhensible si le jeu a été développé en un mois. Cela reste propre et retranscrit bien l'atmosphère un peu étrange du jeu. J'ai bien aimé la salle de punition quand on néglige son hygiène.

Concernant le level design, on a du mal à s’y faire au début, mais c’est surtout à cause des 30 secondes. Une fois qu’on a compris l’agencement de la prison, on progresse et on se repère facilement. Bonne idée d’avoir mis une carte à disposition dans la chambre.

Meilleure Ambiance sonore (Note : 7,5/10)

La musique est custom d’après les dires de l’auteur, bravo pour ça. Elles ont un petit côté 16 bits que j’aime beaucoup, c’est la nostalgie qui parle.

Chaque jour de la semaine a une musique différente avec une ambiance différente. Celle du vendredi me rappelle un peu les musiques de Streets of Rage par exemple. Celle du dimanche (jour du jugement) est plus solennelle, voire religieuse. On ressent le côté "secte" de la réunion du dimanche, rendant l’univers encore plus ambigu entre entreprise, prison et secte.

Un bon point pour le jeu.

Meilleur RPG, A-RPG et J-RPG (Note : 0/10)

Meilleur jeu Fantasy / Dark Fantasy (Note : 0/10)

Meilleur Puzzle, Réflexion / Enigmes (Note : 0/10)

Meilleur jeu de Fiction, Science-Fiction, Dystopie (Note : 0/10)

Meilleur jeu d'Horreur, Surnaturel et Paranormal (Note : 0/10)

Meilleur Drame, Relation, Romance (Note : 0/10)

Meilleur Point & Click / Visual Novel (Note : 0/10)

Meilleur jeu aux Graphismes Originaux (Note : 0/10)

Meilleur jeu aux Musiques Originales (Note : 0/10)

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Conclusion (Note totale : 7/10)

Au final, on a affaire à un bon jeu, avec une identité forte. C’est le genre de jeu dont on se souvient, malgré son côté un peu simpliste. Son univers ultra-atypique le rend intéressant à parcourir, et j’encourage ceux qui le testeront à s’accrocher au début et à passer le cap des 30 secondes.

Peut-il prétendre à un Alex d’or ? Vu la concurrence, je ne sais pas, mais la cohérence de l’univers, du visuel et de l’aspect sonore est un grand plus.

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Remarques diverses

Points forts :
- Le côté mystérieux
- La cohérence de l’ensemble

Points faibles :
- Début laborieux
- Répétitif, peu d'évènement

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