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Test :
2156
Par FwT

Temps joué : 1 h


Introduction

Note Admin: Ce test a été réalisé sur une version patchée du jeu. Son auteur a donc joué à une version contraire au règlement et avec des passages patchés. Ce test est donc celui d'un jeu différent de ceux auxquels les autres jurés ont pu jouer.



Ca va, Jimmy, tu cadres ? Ça tourne ? OK, tu pointes la caméra vers moi et tu marches en arrière à ma vitesse, OK ? J'ai pas de tâche sur mon blouson en cuir ? Non ? Bon, ben c'est parti, coco.

"Drogue ! Violence ! Prostitution ! New London, ville de lumières, mais aussi ville de dangers. C'est ici, dans les bas-fonds du quartier de Jakarta Town, qu'a disparu une alchimiste qui travaillait sur un projet révolutionnaire. A-t-elle été kidnappée par une secte sans scrupules ? Ou bien est-elle tombée dans un de ces gros trous fumants qui grêlent les trottoirs de la ville comme la variole sur le visage du marin imprudent ? Réponse ce soir dans notre émission : Complément d'Alex !"

Voilà à peu près ce qui vous attend dans cette démo de polar-SF présentée par ManaStudio et réalisée sous RPG Maker MV. Bienvenue dans 2156. Bienvenue dans la lie de l'humanité.


Awards généraux et spécifiques

Meilleur scénario (Note : 2,5/5)

La démo de 2156 dure environ 50 minutes, plus si on fait les quêtes annexes. Pour ma part, je suis resté sur la quête principale. En effet, je n'avais besoin ni d'argent, ni d'équipement supplémentaire, ni de monter en niveau (il n'y a pas de combats). Ce n'est pas que je ne voulais pas faire ces quêtes, mais je n'y ai pas pensé car rien ne m'incitait à sortir des sentiers battus.

2156 vous lance à la recherche d'un amour perdu, une femme dénommée Marie qui semble avoir quelques problèmes dans la ville de New London. L'ambiance générale est mélange architecture classique et cyberpunk, à la Deus Ex.

La démo étant courte, l'intrigue pose plus de questions qu'elle n'en résout. On comprend qu'une sorte de société secrète mène des attentats dans cette cité un brin totalitaire, sur fond de vol de nouvelles technologies. Un micmac dans lequel le passé de votre personnage ne va pas tarder à le rattraper.

Le gros point positif de 2156 est l'ambiance de New London, bien oppressante. On sent qu'on navigue entre les franges de ghettos tenus en respect par l'armée. Les réflexions dégoûtées de notre personnage devant chaque objet qu'il croise renforcent cette impression.

Petit à petit, cet univers de science-fiction va basculer dans l'ésotérisme : on apprend l'existence d'une école d'alchimie, on découvre que des personnages semblent dotés de pouvoirs étranges, on se perd dans des sortes de catacombes bourrées de zombies... A vrai dire, c'est dommage de ne pas avoir insisté sur ce point, sur ce paradoxe entre la technologie et la magie. Le quartier où on débarque s'appelle Jakarta Town. Je me serais attendu à voir plus de manifestations du surnaturel indonésien, qui auraient justifié à la fois cette localisation et les phénomènes étranges dont nous sommes victimes.

Je pense que les dialogues devraient bénéficier de plus de soin. Outre les fautes d'orthographe, il manque des majuscules et parfois des mots. Les phrases sont parfois ponctuées d'abréviations ("svp"). Une énigme (semble-t-il récurrente) consiste à donner les bonnes réponses au cours d'une discussion, faute de quoi on est reconduit à la porte (avec plus ou moins de délicatesse). Quand on retente le coup, notre interlocuteur semble avoir oublié qu'il nous avait parlé dix secondes auparavant. Certains comme Phileas, tutoient et vouvoient alternativement le héros.

L'équilibrage du mystère et des révélations du scénario pourrait se faire de manière plus subtile. A certains moments, on nous laisse dans le brouillard complet quant à notre destinée. Comme quand un ninja nous fait sortir de prison en assassinant des dizaines de policiers puis nous abandonne, assommé, dans un donjon. À d'autres, on lit des pavés de texte bourrés de jargon technologique. Pas très subtil, surtout quand il s'agit d'un monologue de méchant qui apparaît dans nos rêves pour dire quelque chose comme "Je vais déstabiliser le substrat insécable du rayon protonique et tu ne pourras rien y faire, ha, ha, ha, ha".

J'ai aussi noté quelques bugs dus à l'ordre de nos actions. Par exemple, l'ami de Marie commence par nous menacer comme un cador. Puis, dans les dialogues suivants, il nous supplie de ne pas lui faire de mal. Alors que je n'ai pas sélectionné l'option "frapper". Dans les quartiers ouest, je parviens à identifier le cadavre d'un type dont je ne connais a priori pas le visage. Etc.

Enfin, j'avoue que j'ai été assez imperméable aux notes d'humour qui contrebalancent la noirceur du jeu. Les persos m'ont semblé très "beaufs", avec leurs blagues de bites. Je ne dois pas être trop le public visé.

"Tu me couperas le mot "bite" au montage, Jimmy, OK ?"


Meilleure mise en scène (Note : 3,5/5)

Un vrai travail a été réalisé sur la mise en scène de ce jeu. Brouillard, néons grésillants, carcasses de voitures, souterrains obscurs... la lumière et les couleurs cochent toutes les cases du cyberpunk à la Blade Runner. Les portraits des personnages changent d'expression. Petit bémol, toutefois, en ce qui concerne les animations. Les habitants de New London marchent de manière saccadée. Leurs émotions ne sont exprimées que par des petites bulles. On aurait aimé une plus grande variété à ce niveau-là.

Encore une fois, j'aurais bien aimé que la mise en scène joue plus la carte indonésienne pour coller au background. Je suis d'ailleurs un peu perplexe, car je n'ai pas l'impression que les personnages censés parler indonésien utilisent des mots indonésiens (je ne parle pas cette langue, j'ai juste regardé la construction sur Internet, je m'en remets donc aux connaissances de lecteurs plus avisés). On y croise ainsi un ninja qui nous donne du "San" comme un Japonais. A ce moment-là, pourquoi ne pas faire un Tôkyô Town ?

"Tôkyô Town, ça c'est un sujet, Jimmy ! Je vois ça d'ici : Drogue, prostitution, Yakuzas, bienvenus dans la face cachée du Soleil levant ! Ça va cartonner, ça, coco."

Meilleur gameplay (Note : 3/5)

Le gameplay de 2156 consiste globalement à se rendre au bon endroit et parler au bon personnage pour enclencher la cinématique suivante. Je dis "globalement", car on a aussi quelques énigmes. La première catégorie est textuelle. Il faut se souvenir d'un code secret ou deviner quel mot va convaincre tel personnage (sinon, on peut aussi épuiser toutes les possibilités de dialogue jusqu'à ce que ça marche). L'autre catégorie consiste à trouver son chemin dans un labyrinthe (sans danger) et activer des interrupteurs. J'avoue que ces interrupteurs m'ont laissé assez perplexe. Pourquoi avoir enfermé mon personnage dans un endroit garni de boutons à pousser pour sortir ? Pourquoi avoir caché la clé de la porte dans une vieille caisse ? Pourquoi le levier qui active le passage ultra-secret d'un lieu public est-il exposé aux yeux de tous ?

Certes, il n'est pas facile de créer des challenges pour le joueur dans un RPG sans recourir à un système de combat. Néanmoins, puisqu'on nous promet une enquête, j'aurais aimé avoir le sentiment d'en mener une. Ainsi, on incarne un journaliste. On s'attendrait à ce qu'il interroge des témoins, fasse des recoupements, observe son environnement, confronte ses hypothèses à des indices, etc. En réalité, il va surtout où on lui dit d'aller, balloté par les événements. Lorsqu'il a besoin d'infos, il se souvient qu'il a un "contact" sur place, un PNJ majeur qui, coup de bol, possède les renseignements voulus, etc...

"Tu te rends compte, il n'avance même pas en débitant ses accroches face caméra, Jimmy, dans quel monde vit-on ?"


On se rapproche plus du film interactif que du jeu. Ce n'est pas forcément un mal, néanmoins c'est un peu déceptif par rapport au postulat de base.

A noter, on peut se diriger à la souris, ce qui fait avancer le personnage plus rapidement et lui fait éviter tous les obstacles en prenant le chemin le plus court vers sa destination. Ca, c'est top.

Meilleurs graphismes (Note : 4/5)

Pas grand-chose à redire de ce côté-là. Les environnements urbains sont soignés et on sent bien la différence entre les quartiers huppés et les endroits plus cradingues de la ville. Les assets ne changent pas beaucoup des classiques RPG Maker, mais ne sont pas mal utilisés. Il y a une vraie atmosphère propre au jeu, avec ses trottoirs bourrés de crevasses ("Attention à ne pas tomber, Jimmy !")

On pourrait pinailler en remarquant que certains éléments, comme l'hélicoptère, ne sont pas à l'échelle (alors que les tanks et les voitures le sont).

A part ça, il y a un travail sur la luminosité, avec le classique plugin nécessitant de trouver une lanterne pour lutter contre l'obscurité dans un souterrain. J'avoue que j'ai triché en utilisant le pathfinding à la souris.

Meilleure ambiance sonore (Note : 3,5/5)

Grosses nappes de synthé, discrète musique d'ambiance... la bande-son de 2156 colle bien à l'ambiance "mystère et science-fiction). Les mélodies ne me resteront pas en tête, mais aucune ne m'a sorti du jeu et c'est ce qu'on leur demande. On aurait aimé plus de ces moments tout simples comme le bruit du néon au début, qui pose une ambiance avec juste un son.

"Tu me rajouteras des bruits de néons, Jimmy, ça fait toujours bien, hein, puis des sirènes de police aussi !"



Conclusion (Note totale : 3,5/5)

2156 est un jeu qui se cherche encore. S'il s'agit de faire un polar cyberpunk avec un touche de magie, il ne faut pas hésiter à y aller à fond, creuser cet univers qui par ailleurs semble prometteur et le peupler de personnages attachants. En l'état, je pense qu'il est trop ramassé pour qu'autant d'informations sur le scénario puissent être distillées de façon plus subtile. Reste une atmosphère prenante et mystérieuse qui appelle à ce qu'on y raconte de terrifiantes histoires. Et qu'on sache, peut-être, d'où viennent ces étranges failles bouillonnantes dans l'asphalte.

"D'ailleurs, il y en a une derrière toi, Jimmy, fais attention quand tu recules comme ça ! Jimmy, tu m'écoutes ? Non ! Nooon ! Jimmyyyy ! Il est tombé, ce con. Avec la caméra à 20 000 boules. Et je dis quoi, à l'assurance, moi, hein ? Soyez maudits, mystérieux trous dans le sol !"


Remarques diverses

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Ce test est-il bien rédigé, compréhensible, complet, respectueux ?

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